Scandale à Bayonne un centre daccueil en infraction avec la loi sur limmigration

C’est un répit bienvenu sur la route de l’exil. Depuis 2019, le centre « Pausa » de Bayonne a accueilli plus de 32 000 personnes, et il continuera de le faire, quels que soient les résultats de la loi sur l’immigration jeudi, assure la mairie.

Entièrement financé par la Communauté d’agglomération Pays Basque à hauteur de 900 000 euros annuels et présidé par le maire de Bayonne, le centre a déjà hébergé 500 migrants en janvier. Situé en bordure du fleuve Adour, il accueille femmes, enfants et jeunes adultes pour une durée moyenne de trois jours avant de les renvoyer vers les grandes métropoles françaises ou européennes.

Malgré l’attente de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi sur l’immigration jeudi, le maire Jean-René Etchegaray affirme sa volonté de ne pas abandonner ce centre unique en son genre en France. Il déclare : « Si cette loi était finalement promulguée avec des dispositions qui gênent mon éthique personnelle, ça pourrait remettre en cause ma présence au sein de Renaissance. Nous avons cette tradition d’accueillir les gens et on continuera à le faire. »

Le centre « Pausa » est un lieu de passage, pas de séjour, comme en témoignent les propos de Fily, une Sénégalaise accompagnée de sa fille de trois ans, qui déclare s’être « reposée », « lavée » et avoir mangé pour pouvoir repartir en direction de Paris, rejoindre sa famille. « Ici, c’est pour passer, pas pour rester », explique-t-elle.

La majorité des réfugiés proviennent du Mali, de Guinée ou de Côte d’Ivoire, en passant par l’Espagne. Le centre accueille en moyenne 20 personnes par jour, avec une équipe de sept salariés, des assistantes sociales et du personnel hospitalier pour des soins légers.

Le centre a suscité l’adhésion des élus locaux lors de sa création en 2019, mais a également soulevé des inquiétudes émanant de l’Etat, évoquant un possible « appel d’air ». Cette préoccupation est rejetée par Jean-René Etchegaray qui affirme : « Quand les gens passent la frontière et qu’ils sont chez nous, il est hors de question de ne pas avoir une attitude qui relève de l’humanité et des droits humains. »

Cependant, la migration n’est pas sans risques, comme en attestent les sept personnes noyées depuis 2021 en tentant de traverser la Bidassoa, et les trois Algériens morts en octobre 2021, percutés par un train à Ciboure, à quelques kilomètres d’Irún. « Je ne peux pas oublier les risques qu’on a fait courir à ces migrants. Ils sont morts pour échapper aux contrôles de police qui ne devraient pas exister parce que Schengen, c’est la libre circulation des personnes », insiste le maire de Bayonne.

Le centre « Pausa » de Bayonne incarne ainsi une réponse humaine aux défis de la migration, offrant un soutien temporaire aux personnes en déplacement tout en veillant à ce que leur dignité et leurs droits soient respectés.

En conclusion, le centre « Pausa » de Bayonne continue à remplir son rôle de manière exemplaire en offrant un refuge temporaire aux personnes en transit, tout en incarnant les valeurs d’humanité et de solidarité essentielles dans le contexte actuel de la migration.

Gilles Moreau https://belgiumtribune.be/

Journaliste chevronné depuis plus de 12 ans, j'ai couvert divers sujets allant de la politique nationale à l'économie mondiale. Autrefois affilié à des publications de renom, il apporte désormais son expertise à BelgiumTribune.be, analysant en profondeur les enjeux politiques et économiques qui façonnent l'avenir du pays.

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