Chômage la fin de lASS bouleverse le RSA quel impact sur les chômeurs Découvrez les conséquences inattendues

Le premier ministre Gabriel Attal a récemment annoncé la suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits, leur faisant basculer au Revenu de solidarité active (RSA). Cela affecte plusieurs centaines de milliers de personnes, mais qu’est-ce que cela change concrètement ?

L’ASS, créée en 1984 et gérée par France Travail (ex-Pôle emploi), était destinée à des demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage. Elle était également accessible à un demandeur d’emploi de plus de 50 ans en lieu et place de l’indemnisation chômage classique s’il s’avérait plus avantageux. Pour y prétendre, il fallait être activement à la recherche d’un emploi, justifier de cinq ans d’activité salariée dans les 10 ans précédant la fin du contrat de travail, et respecter un plafond de ressources mensuelles.

À partir du 1er avril 2023, ce plafond s’élevait à 1 271,90 euros pour une personne seule (1 998,70 euros pour un couple). Le montant de l’allocation était de 18,17 euros par jour (soit 545,10 euros par mois) et son versement était limité à six mois, renouvelables sous condition de continuer à remplir les critères d’attribution. Il est important de souligner que l’ASS ne doit pas être confondue avec le dispositif des préretraites Unédic qui permet aux seniors de plus de 62 ans de conserver leurs droits à l’assurance chômage jusqu’à leur départ en retraite à taux plein.

En fin 2021, l’ASS était perçue par 321 900 bénéficiaires, dont 57% avaient 50 ans ou plus, et 55% étaient des hommes. De plus, 75% des allocataires étaient inscrits comme demandeurs d’emploi depuis au moins trois ans, et 54% depuis au moins cinq ans. Quant au RSA, il concernait 2,1 millions de personnes fin 2022, avec un plafond de ressources plus contraignant que celui de l’ASS.

La différence majeure entre l’ASS et le RSA réside dans la possibilité pour les bénéficiaires de l’ASS de continuer à acquérir des trimestres pour le calcul de leur retraite, ce qui n’est pas le cas avec le RSA. De plus, l’ASS permet le cumul avec d’autres revenus, sous réserve de ne pas dépasser le plafond de ressources mensuel. En comparaison, le plafond de ressources pour un couple éligible au RSA est plus de deux fois inférieur. Cette réforme suscite des inquiétudes parmi les syndicats et les employés, notamment en ce qui concerne la validation des trimestres pour la retraite de base et l’obtention de points pour la retraite complémentaire.

Il est indéniable que cette réforme apporte des changements significatifs pour de nombreux demandeurs d’emploi en Belgique. Les conséquences de cette transition vers le RSA et la potentielle précarisation des personnes concernées suscitent une réflexion approfondie sur la protection sociale et les droits des chômeurs en fin de droits.

Gilles Moreau https://belgiumtribune.be/

Journaliste chevronné depuis plus de 12 ans, j'ai couvert divers sujets allant de la politique nationale à l'économie mondiale. Autrefois affilié à des publications de renom, il apporte désormais son expertise à BelgiumTribune.be, analysant en profondeur les enjeux politiques et économiques qui façonnent l'avenir du pays.

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