Un débat passionné la place du rap et du RampB aux Victoires de la musique

Victoires de la Musique : Les Musiques Urbaines en Pleine Lumière

Les musiques urbaines ont longtemps été négligées, mais décrochent désormais des nominations majeures pour la 39e édition des Victoires de la musique. Est-ce le signe d’une nouvelle ère pour cette musique plébiscitée par le public ?

Une Reconnaissance Majeure pour le Rap et le R’n’B ?

Le Rap et le R’n’B n’ont jamais été autant présents au sein des nominations majeures des Victoires de la Musique. Mais quelle sera la véritable issue de cette reconnaissance ? La cérémonie de vendredi sera un test décisif pour ces genres qui ont souvent été négligés par le passé. Des artistes tels que Gazo pour la catégorie « artiste masculin de l’année », Aya Nakamura pour l’artiste féminine, Josman pour l’album, Meryl pour la révélation féminine et la révélation scène, Yamê pour la révélation masculine, Damso et Bigflo & Oli pour le concert, Shay pour la création audiovisuelle (clip) marquent un véritable tournant.

Changement de Paradigme pour les Victoires de la Musique

La cérémonie a été depuis longtemps critiquée pour son mépris envers la musique préférée des jeunes et pour son manque de représentativité. Même si des artistes grand public tels qu’Orelsan – 12 fois lauréat dans l’histoire de la cérémonie – ont pu être récompensés, il est indéniable qu’ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Cette fois-ci, des influences de dancehall et de la musique caribéenne de Meryl – dont les streams ont plus que doublé depuis sa nomination – à la drill sombre de Gazo – comptant près de 9 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify – mettent en lumière les différents courants du rap.

Pourquoi les Musiques Urbaines Peinent-elles à S’imposer aux Victoires de la Musique ?

Même si ces genres musicaux dominent les plateformes de streaming, avec 43,6% des écoutes du top 500 français sur la plateforme suédoise de streaming numéro 1 au niveau mondial, ainsi que les ventes d’albums en France, ils ont eu du mal à s’imposer au sein de cette grand-messe des trophées musicaux. Une situation qui a suscité la colère des artistes, tels que Damso qui exprimait : « J’t’aime pas comme les Victoires de la musique ».

Le rappeur SDM, initialement nommé dans la catégorie «chanson originale», a été disqualifié pour son refus de chanter en direct lors de la représentation de son titre « Bolide allemand ». L’an passé, l’artiste des Hauts-de-Seine avait vertement critiqué le sacre du chanteur Pierre de Maere, estimant que Tiakola méritait davantage le titre de «révélation masculine».

Une Nouvelle Donne pour 2024 : La Reconnaissance des Musiques Urbaines

Vincent Frèrebeau, le nouveau président des Victoires, a affirmé avoir pris conscience de «choses qui n’allaient pas». La création l’an dernier des Flammes, cérémonie dédiée au rap et à ses courants, a également «fait bouger un peu l’industrie et, cette année, les nommés des Victoires sont bien plus représentatifs de ce qui marche en France», a analysé Nicolas du Roy, directeur éditorial de Spotify France. Est-ce un pas vers la fin d’un «boycott» dénoncé par la communauté rap ? Franglish, rencontré par l’AFP, l’espère. «Au bout d’un moment, on ne peut plus le nier, le rap est vraiment présent partout. Donc il faut jouer le jeu», a assuré le rappeur au milliard de streams. Même si Vincent Frèrebeau reconnaît qu’il ne faut pas balayer tout le passé, il admet que la cérémonie a pâti d’un palmarès «excluant pour certains styles».

Changement dans le Processus de Nominations et Fin du « Boycott » envers les Musiques Urbaines

Cette année, le processus de nominations a été modifié et est «moins biaisé» par les maisons de disques et les producteurs, a affirmé Nicolas du Roy. Le Rap et le R’n’B ont été trop souvent noyés dans l’appellation générique de «musiques urbaines», jusqu’à la disparition de cette étiquette. Certaines éditions sont restées célèbres pour de gros malentendus, comme en 1999, lorsque le groupe Manau, aux influences celtiques, l’emporta sur le monument NTM.

Une timide ouverture envers les jeunes audiences s’est opérée ces dernières années avec la création du prix de l’album le plus streamé. Ce trophée, lié à une donnée statistique et non à un choix fort d’un jury, a été perçu comme un maigre lot de consolation pour des artistes tels que Aya Nakamura, SCH ou Ninho.

FAQs

1. Pourquoi les musiques urbaines ont-elles été négligées aux Victoires de la Musique par le passé?
Les musiques urbaines ont été négligées en raison de leur manque de représentativité et de leur mépris envers la musique appréciée par les jeunes audiences.

2. Quels sont les changements opérés pour la 39e édition des Victoires de la Musique?
Les nominations ont été moins biaisées par les maisons de disques et les producteurs. De plus, la création des Flammes, cérémonie dédiée au rap et à ses courants, a contribué à une reconnaissance plus représentative de ce qui fonctionne en France.

3. Comment Vincent Frèrebeau, président des Victoires, perçoit-il l’évolution des nominations?
Vincent Frèrebeau a pris conscience de certaines lacunes et a reconnu que les précédentes éditions étaient excluantes pour certains styles. Il mentionne que la cérémonie doit reconnaître les nouveaux courants musicaux qui ont pris une place prépondérante en France.

4. Quel a été le rôle du prix de l’album le plus streamé dans l’ouverture aux jeunes audiences?
Ce prix, bien qu’il soit lié à une donnée statistique, a marqué une timide ouverture envers les jeunes audiences, en reconnaissant les artistes les plus populaires auprès de ces publics.

5. Quel est l’espoir de la communauté rap par rapport à ces changements?
La communauté rap espère que ces changements représentent la fin d’un « boycott » envers le rap, reconnaissant ainsi la présence omniprésente de ce genre musical dans la société.

6. Quelle influence ont eu les différentes éditions des Victoires de la Musique sur le rap et le R’n’B?
Le rap et le R’n’B ont été trop souvent noyés dans l’appellation générique de «musiques urbaines», jusqu’à la disparition de cette étiquette. Certaines éditions sont restées célèbres pour de gros malentendus, comme en 1999, lorsque le groupe Manau, aux influences celtiques, a été primé au détriment d’artistes emblématiques tels que NTM.

Benjamin Lambert

Journaliste engagé depuis plus de 10 ans, Benjamin Lambert a consacré sa carrière à l'investigation et à la révélation des problématiques sociales majeures. Ayant contribué significativement à des médias réputés, il met désormais son expérience au service de BelgiumTribune.be, explorant des sujets captivants et éclairant des enjeux cruciaux de la société à travers ses articles percutants.

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