Scandale international Une entreprise québécoise impliquée dans la fourniture déquipement dexécution aux ÉtatsUnis

La filiale d’une entreprise québécoise va fournir l’équipement pour une exécution aux États-Unis. L’État de l’Alabama prévoit d’asphyxier le détenu Kenneth Smith à l’azote, avec un masque et un tube fabriqués par Allegro Industries, une entreprise affiliée à la société québécoise Walter Technologies. Selon les organismes Worth Rises et Responsible Business Initiative for Justice, basés aux États-Unis, « Nous croyons qu’aucune personne et qu’aucune entreprise ne devrait tirer profit du trafic de mort », a déclaré Dana Floberg, directrice des campagnes pour Worth Rises. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a exprimé des inquiétudes quant à la méthode d’exécution, craignant « sérieusement que l’exécution de M. Smith dans ces circonstances ne constitue une violation de l’interdiction de la torture ou d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

Kenneth Smith serait le premier détenu aux États-Unis à être exécuté par cette méthode non testée. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU sur l’exécution, la torture, la santé mentale et le système judiciaire ont indiqué dans un communiqué que « Nous craignons que l’asphyxie à l’azote entraîne une mort douloureuse et humiliante ».

L’emploi de l’azote pour les exécutions soulève des préoccupations éthiques et légales. L’Association américaine des médecins vétérinaires ne permet l’asphyxie à l’azote que pour les porcs, stipulant que les autres espèces doivent être rendues inconscientes par une méthode acceptable. Cependant, l’Alabama ne prévoit aucun sédatif initial pour les détenus qui doivent être exécutés par cette méthode.

Les entreprises concernées n’ont pas répondu aux demandes de commentaires, mais certaines sociétés, comme Airgas, ont refusé de fournir de l’azote aux prisons de l’Alabama, affirmant que « Malgré le débat philosophique et intellectuel sur la peine de mort elle-même, la fourniture d’azote à des fins d’exécution humaine n’est pas conforme aux valeurs de notre entreprise ».

Kenneth Smith avait été reconnu coupable en 1989 du meurtre d’une femme pour rémunération. Après un nouveau procès en 1996, il a de nouveau été condamné à mort par électrocution. En 2022, un juge fédéral a approuvé l’exécution de Smith par hypoxie à l’azote, mais certains médecins et opposants soulignent que l’effet exact de cette procédure sur le détenu reste inconnu.

La législation canadienne a aboli de facto la peine de mort en 1963, avant de l’interdire pour tout délit en 1976, marquant la dernière exécution au Canada en décembre 1962.

Il reste à voir comment cette controverse éthique et légale se résoudra dans le contexte de l’exécution imminente de Kenneth Smith aux États-Unis.

Benjamin Lambert

Journaliste engagé depuis plus de 10 ans, Benjamin Lambert a consacré sa carrière à l'investigation et à la révélation des problématiques sociales majeures. Ayant contribué significativement à des médias réputés, il met désormais son expérience au service de BelgiumTribune.be, explorant des sujets captivants et éclairant des enjeux cruciaux de la société à travers ses articles percutants.

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