Belmadi Le scandale qui a choqué tout le monde

Près d’une semaine après l’élimination de l’Algérie de la CAN 2023, le feuilleton Belmadi continue, car l’entraîneur ne semble pas vouloir rompre son contrat. Selon les dernières informations, il aurait quitté le pays aujourd’hui sans avoir signé de résiliation.

À DZfoot, nous n’avons jamais remis en question le niveau de rémunération du sélectionneur, même si la somme déboursée par la Fédération et son principal sponsor étatique représente un trou énorme dans le budget de l’institution.

Nous avions même cru, sur la foi de la source fédérale la mieux placée, qu’il avait concédé une réduction salariale conséquente lors de sa prolongation de contrat. Il n’en était rien au final, ses émoluments caracolant dans le top 10 mondial.

Après la dernière débâcle et son troisième échec de suite, on aurait pu s’attendre à ce que Belmadi annonce publiquement sa démission, comme l’ont fait les sélectionneurs de la Gambie, de la Tunisie et même celui de la Côte d’Ivoire, pourtant qualifiée en 1/8e de finale. Cependant, il ne l’a pas fait.

De nombreux entraîneurs sont partis après de grands exploits. Roberto Mancini, par exemple, a réalisé une série de 35 matchs sans défaite, n’en a perdu que 7 en cinq ans et remporté l’Euro 2020. Quelques mois après avoir échoué à qualifier les siens à la Coupe du Monde au Qatar, il a démissionné sans que personne ne le lui demande.

Certains avancent que ce n’est pas la faute de Belmadi si son contrat ne comporte aucune clause d’objectif, et qu’il est donc dans son bon droit. En effet, la prolongation signée par l’ancien président de la FAF, Djahid Zefizef, est hallucinante, mais ce dernier a démissionné de son poste. Une nouvelle ère incarnée par Walid Sadi a depuis débuté.

Belmadi est donc légalement dans son droit de demander l’intégralité des salaires jusqu’en 2026 pour résilier (soit près de 5 millions d’euros !), mais qu’en est-il moralement ? Quand on prétend avoir un contrat moral avec le peuple, quand on convoque ce dernier à chaque fois que l’on est mis en difficulté, comment peut-il assumer de réclamer 5 millions d’euros après tout ce qu’il a perçu ?

Cinq millions d’euros, c’est la somme gagnée après la victoire en Coupe arabe par Bougherra avec les A’. Cet argent, qu’il voudrait emporter avec lui, viendra à manquer pour les autres sélections. Il ne faut pas l’oublier : les trois derniers échecs, ceux de Djamel Belmadi, ont plombé les finances de la Fédération dont les revenus sont intimement liés aux résultats de l’équipe nationale A.

Aujourd’hui, en plus de la débâcle, Djamel Belmadi est en train de rajouter de l’indignité à sa sortie. Dommage.

Le combat juridique qui s’annonce est regrettable pour le football algérien. Si Djamel Belmadi ne veut pas céder, on peut comprendre que la Fédération, le staff en place et le projet porté par Walid Sadi soient gênés aux entournures. Surtout qu’une CAN 2025 à la maison pointe à l’horizon.

Laurent Dubois http://belgiumtribune.be

Fort d'une carrière de 18 ans dans le journalisme, Laurent Dubois s'est spécialisé dans la couverture approfondie des événements culturels, artistiques et historiques. Ayant travaillé avec des magazines de premier plan, il met désormais à contribution son savoir-faire pour BelgiumTribune.be, partageant des perspectives uniques sur le patrimoine culturel et l'art contemporain.

Tu pourrais aussi aimer