Problème non résolu : des millions pour des uniformes, mais pas d’enseignants pour nos enfants ?

Emmanuel Macron a récemment mis en avant les résultats positifs de son gouvernement en matière de remplacements d’enseignants lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Selon le président de la République, 95% des absences longues sont remplacées dans le second degré, affirmant que la promesse républicaine d’un professeur devant chaque élève est ainsi respectée malgré des absences de courte durée insuffisamment remplacées. Macron a également évoqué le « pacte enseignant » qu’il a mis en place en septembre 2023 pour inciter les enseignants volontaires à accepter des heures supplémentaires.

Ces déclarations ont toutefois provoqué une vive réaction parmi les syndicats enseignants et les parents d’élèves. Grégoire Ensel, président de la FCPE, a qualifié les propos présidentiels de « distorsion totale d’appréciation », soulignant que la situation sur le terrain était toujours aussi catastrophique, notamment en ce qui concerne les remplacements de longue durée. De même, Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération des parents d’élèves PEEP, a soutenu que les remontées étaient similaires à celles des années précédentes, niant ainsi l’amélioration affirmée par le président.

Par ailleurs, les déclarations d’Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, ont ajouté de la sensibilité au débat sur les remplacements d’enseignants. Sa mention d’un « paquet d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public pour justifier le choix de scolariser ses enfants dans l’enseignement privé il y a quinze ans a suscité la controverse. Cette accusation, bien que non fondée dans le cas d’Oudéa-Castéra, a soulevé des questions sur la responsabilité du ministère dans la résolution des problèmes au sein de l’école publique.

La manière dont le président Macron a abordé ce sujet à l’importance capitale pour les parents d’élèves revêt une dimension politique significative. Les règles établies par l’éducation nationale prévoient que les absences de courte durée (moins de quinze jours) ne nécessitent pas de remplacement par les rectorats, laissant la charge de la couverture à l’équipe interne des collèges et lycées. En revanche, les absences de plus de quinze jours exigent des remplacements nommés par l’éducation nationale, engageant ainsi la responsabilité de l’État et du gouvernement.

Cette présentation du sujet par le chef de l’État a donc suscité des réactions vives de la part des principaux acteurs du domaine éducatif, soulevant des doutes sur les affirmations concernant les remplacements d’enseignants et soulignant les défis persistants rencontrés dans les établissements scolaires.

Gilles Moreau https://belgiumtribune.be/

Journaliste chevronné depuis plus de 12 ans, j'ai couvert divers sujets allant de la politique nationale à l'économie mondiale. Autrefois affilié à des publications de renom, il apporte désormais son expertise à BelgiumTribune.be, analysant en profondeur les enjeux politiques et économiques qui façonnent l'avenir du pays.

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