Le terrible secret de 200 millions de femmes Journée mondiale contre lexcision

En 2030, les Nations unies ont fixé l’objectif d’éradiquer définitivement l’excision à l’échelle mondiale. Les mutilations génitales féminines (MGF) sont définies par l’Organisation mondiale de la santé comme « toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales. » Le mardi 6 février marque la 12e Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Malgré une diminution au cours des trente dernières années, on estime qu’il y a encore au moins 200 millions de survivantes de ce phénomène, selon l’ONU, dans 21 pays où cette forme de violence est documentée.

Les mutilations génitales féminines sont internationalement considérées comme des violations des droits humains des femmes et des filles. Selon l’Organisation mondiale de la santé, ces pratiques sont encore présentes dans trente pays africains, du Moyen-Orient et d’Asie. Les jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans sont les plus concernées par ce phénomène. Le plus souvent, l’intervention est menée par un circonciseur traditionnel occupant un rôle central au sein de la communauté.

Certaines cultures considèrent qu’il s’agit d’un passage obligé en amont d’un mariage, garantissant la virginité et la fidélité conjugale de la mariée. En effet, les circonciseurs prétendent que l’excision est à même de freiner la libido des femmes, et par extension d’assurer la stabilité de leur union. Elle ne s’appuie sur aucun texte religieux, bien qu’il s’agisse d’un motif régulièrement cité. Les types d’excision, tels que l’ablation du gland clitoridien, des petites ou des grandes lèvres, le rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, les piqûres, incises, cautérisation des organes génitaux, entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin, précise l’OMS. Les conséquences de ces pratiques vont de la septicémie à l’infertilité, en passant par le risque d’hémorragie et la mort.

Bien que l’excision soit un phénomène universel, l’ouest, l’est, le nord-est de l’Afrique, certains pays d’Asie et le Moyen-Orient sont les régions où cette pratique est la plus répandue. Si la pratique est illégale dans la plupart des pays du monde, elle n’a pas disparu même dans les pays européens d’immigration. Environ 530 000 femmes adultes excisées vivent en Europe. Et parmi elles, « près d’une sur deux vit au Royaume-Uni ou en France », détaillait Santé publique France en 2019.

Aujourd’hui, l’excision a reculé à l’échelle mondiale. Une fille a 30 % de moins de risques de subir des mutilations génitales qu’il y a une trentaine d’années, explique l’Unicef. Mais en 2024, près de 4,4 millions de filles risquent d’être victimes d’excision dans le monde entier, projette le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). La prochaine décennie pourrait être marquée par une résurgence du phénomène, à cause de la fermeture des écoles liées à la pandémie de Covid-19 et à « la perturbation des programmes visant à protéger les filles contre cette pratique nocive, » alerte l’Unicef.

Laurent Dubois http://belgiumtribune.be

Fort d'une carrière de 18 ans dans le journalisme, Laurent Dubois s'est spécialisé dans la couverture approfondie des événements culturels, artistiques et historiques. Ayant travaillé avec des magazines de premier plan, il met désormais à contribution son savoir-faire pour BelgiumTribune.be, partageant des perspectives uniques sur le patrimoine culturel et l'art contemporain.

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