Découvrez le phénomène mystérieux de la musique classique par conduction osseuse à Nantes

La sensation de se débarrasser de son manteau et de son pull pour plaque ses coudes sur cette étrange borne blanche en forme d’arche est surprenante. En plaçant le creux de ses mains contre ses oreilles, on est transporté dans un univers musical où résonnent des morceaux de Mozart, Vivaldi, Bach, Chopin ou Beethoven. Losonnante, la société à l’origine de ces bornes, a été fondée en mai 2021. Cette innovation s’adresse principalement aux acteurs du patrimoine, de la culture et du paysage souhaitant offrir aux visiteurs une expérience sonore sensible et inédite. Selon Olivier Lebas, président et cofondateur de Losonnante, basée à Grenoble, « En se mettant en position d’écoute par le biais du corps, on augmente la concentration et l’attention. C’est particulièrement visible chez les enfants. »

Dans le hall de la Cité des congrès de Nantes, des bornes permettent aux adultes et aux enfants de vivre cette expérience unique. Le son circule littéralement par le haut du corps, transmettant des vibrations sonores aux os saillants des coudes. La puissance et la gravité du son varient en fonction de la position des mains. Olivier Lebas explique que « Ce dispositif fonctionne à partir de sons dits solidiens que l’on essaie habituellement d’éliminer, comme le bruit des voisins à travers une cloison trop fine. On fait l’inverse des haut-parleurs, qui diffusent des ondes sonores dans l’air en enlevant ces bruits bruts. »

Cette technologie novatrice a été développée en collaboration avec les laboratoires de recherche spécialisés dans les espaces sonores, l’un basé à Nantes et l’autre à Grenoble (Pacte et Cresson). La première borne de ce type avait été installée lors de l’aménagement d’un belvédère surplombant le lac de Paladru en Isère pour offrir une lecture du paysage par le biais du corps.

Au-delà de la musique, les visiteurs peuvent également écouter des voix, en veillant à refermer leurs mains pour favoriser l’écoute. Des institutions culturelles comme le Musée Carnavalet à Paris (musique baroque), le Vaisseau à Strasbourg (voix d’une chamane) ou la Cité des bateliers dans l’Oise (son des moteurs de péniche) ont déjà expérimenté ces arches sonores. Selon Olivier Lebas, « Cette forme d’écoute correspond bien à la volonté du festival nantais de démocratiser l’accès à la musique classique. Les enfants et adolescents apprécient particulièrement cette expérience et y passent beaucoup de temps, un peu comme dans une bulle. »

Laurent Dubois http://belgiumtribune.be

Fort d'une carrière de 18 ans dans le journalisme, Laurent Dubois s'est spécialisé dans la couverture approfondie des événements culturels, artistiques et historiques. Ayant travaillé avec des magazines de premier plan, il met désormais à contribution son savoir-faire pour BelgiumTribune.be, partageant des perspectives uniques sur le patrimoine culturel et l'art contemporain.

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